L’ubérisation de la médecine est en marche

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L’entreprise technologique américaine Uber travaille pour embrasser tous les secteurs de la vie professionnelle. Son concept affecte aussi le corps médical. Peut-on espérer une évolution du phénomène de l’ubérisation de la médecine ?

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L’évolution du phénomène reste une possibilité

Tout porte à croire que l’évolution du phénomène ne se présente que comme une question de temps. Tous les éléments pouvant conduire à sa réussite se mettent déjà en place. Depuis plusieurs années, on pourrait constater que l’existence de nombreux sites qui offrent des consultations en ligne. Certes, on peut toujours rechercher un spécialiste en se référant à un annuaire de médecin, mais d’autres options existent désormais. La réalité montre qu’il n’était question que de conseils médicaux. Par exemple, Google test proposait des consultations en ligne avec webcam et tchat en direct entre le patient et le praticien.

Des structures de santé s’essayent déjà à la pratique

Plusieurs structures de bien-être agissent déjà dans le même sens ce phénomène actuel. On a tendance à se demander à quand l’ubérisation de la médecine.

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En France, on remarque que l’assureur Axa propose en ce qui concerne la garantie santé complémentaire un service de consultation en ligne pour plus de 2,2 millions de ses clients. Au bout de la tablette ou du fil, 29 généralistes-urgentistes reçoivent des patients qui ne nécessitent pas des examens cliniques. Les spécialistes peuvent toutefois prescrire des traitements, envoyer les ordonnances à un pharmacien qui transmettra le tout au médecin traitant. Ce dernier n’a que le choix de considérer cette téléconsultation. Le risque s’élargit d’ailleurs pour les assureurs.

Vous pourrez donc vivre à Paris et profiter de l’expertise d’un dermatologue à Nîmes sans même vous déplacer. L’ubérisation de la médecine ne se présente que comme un sujet d’adaptation !

Le puissant dans le domaine de l’assurance maladie complémentaire, le groupe Malakoff-Médéric ne se montre pas en marge de cette technologie. Il enregistre le rythme cardiaque, la tension et bien d’autres données de leurs clients à travers des objets connectés à savoir :

  • Un bracelet-montre
  • Une casquette
  • Un t-shirt intelligent.

En retour de ces informations, il propose aux assurés des conseils de santé. Cependant, les professionnels ne manquent pas de réagir face à cette révolution en marche. Et on ne doit pas compter sur eux pour la faire passer dans les habitudes.

L’ubérisation de la médecine et les médecins

En dehors du problème éthique que la question peut soulever, les praticiens doivent prendre en compte cette révolution pour ne pas rester en marge et laisser la voie grandement ouverte aux assureurs. Les professionnels du corps médical doivent se transformer en gestionnaires de la santé de leurs patients. Il leur faut maîtriser les outils de la médecine personnalisée et prédictive. Le contexte actuel les invite à s’embarquer et à orienter leurs méthodes vers l’ubérisation de la médecine. Sinon, ils deviendront les infirmiers du 21e siècle.

La France compte environ 200 000 praticiens dont la majorité ne peut interpréter un séquençage intégral. Simplement par le fait que leurs études se reposent encore sur un bachotage de données étiologiques et biologiques. La formation ne prépare pas ces professionnels à la nouvelle mutation. Attention ! Comme le dit si bien Dr Laurent Alexandre, spécialiste de médecine génétique : « On enseigne la médecine biologique du 20e siècle alors que la médecine du 21e siècle sera et est déjà celle des algorithmes ».

Il faut donc orienter autrement les études et tendre vers une ubérisation de la médecine. Même si la nécessité de résoudre les problèmes qu’elle induit s’impose.

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